Je révise mes classiques #4 - JFK

En 1966, 3 ans après l'assassinat de John Fitzgerald Kennedy. Le procureur de la Nouvelle-Orléans, Jim Garrison, n'est absolument pas convaincu par le rapport rendu par la commission Warren, qui fut chargée d'enquêter sur le meurtre du 35ème président des Etats-Unis et qui conclut à la thèse du tireur unique : Lee Harvey Oswald. Bien décidé à faire éclater la vérité au grand jour, il charge son équipe d'enquêteurs de démasquer le vrai du faux dans cette affaire, afin de débusquer les véritables meurtriers.

La série The Kennedys a relancé mon engouement pour tout ce qui touche à cette famille. Immanquablement, il fallait que je revisionne ce looong film (3h20, quand même !!!), véritable chronique d'un des jours les plus sombres que l'Amérique ait connu. Oliver Stone, avec son casting de rêve (Kevin Costner - hyper bankable à l'époque - Tommy Lee Jones, Gary Oldman, Donald Sutherland, Joe Pesci, Kevin Bacon...), dissèque dans le moindre détail ce jour du 22 novembre  1963 et les heures qui ont suivi.

A réserver aux amateurs du genre, l'intrigue est assez lente, mais la construction vraiment intéressante : au fur et à mesure que les éléments nouveaux et que les témoignages arrivent, la "vérité" est vue sous un nouvel angle. La progression de l'enquête policère est identique à un thriller "traditionnel" - si ce n'est que les implications de ce meurtre furent terribles pour le monde entier. A coup de longs discours, de flashbacks et d'images d'archives, le film balaie la thèse du tireur unique pour nous prouver qu'un complot est bel et bien à l'origine de cet assassinat. En pointant de nombreux éléments (la thèse de la balle magique, l'autopsie bâclée, l'incohérence des témoignages des personnes présentes ce jour-là, la disparition suspecte des preuves...), on en conclut que l'existence d'une conspiration est bien réelle.  La dernière demi-heure du film est magistrale, brillamment menée par un procureur avide de justice, mû par le désir de faire connaître la vérité au peuple américain.

 Aujourd'hui, cette vérité n'a toujours pas été établie. Les derniers documents soumis au secret d'état seront divulgués au plus tard en 2017, mais le passage du temps, le décès des témoins de l'époque, ainsi que la disparition des preuves matérielles empêcheront sûrement d'arriver à une fin concluante pour tous... Oliver Stone, s'il ne détient que "sa" propre vérité (accusant tour à tour les Cubains, la CIA, les soviétiques, Lindon Johnson lui-même...) a au moins eu le mérite, presque 30 ans après les faits, de déterrer le scandale qui suivit l'assassinat le plus marquant de tous les temps. Je me souviens parfaitement de ce que je faisais le 11 septembre 2001, j'imagine qu'il en est de même pour les personnes contemporaines de ce tragique évènement...