La Messagère de l'Au-Delà

Du même auteur que Waterloo Necropolis, que j'avais beaucoup aimé, ce roman nous plonge au coeur de l'Angleterre puritaine, en 1650. Anne Green, une jeune servante, jolie mais hélas sans éducation, a été pendue haut et court pour un crime abominable : l'infanticide. Son corps ayant été donné à la science, Anne Green se retrouve aussitôt sur une table de dissection, entourée des grands pontes de l'université de médecine ainsi que d'une ribambelle d'étudiants d'Oxford, dont le perspicace mais timide Robert Matthews, qui sera le premier a percevoir un signe de vie dans ce corps inerte. Anne Green est-elle bien morte ?

Le roman va alors alterner entre les pensées d'Anne Green, étendue sur cette table d'autopsie, prisonnière de ce corps qui ne lui répond plus, mais parfaitement consciente de ce qui se passe autour d'elle, et le récit d'un narrateur omniscient qui va nous éclairer sur le tragique destin de la jeune fille.

Anne Green n'était qu'une pauvre jeune fille de modeste condition. Employée par la riche et influente famille Reade, elle va bien malgré elle se laisser séduire par le jeune maître de la maison. Naïve, elle se se berce d'illusions en s'imaginant un jour à la tête de la splendide demeure. Le fossé qui les sépare est gigantesque, mais la jeune fille est aussi rêveuse que simple. D'ailleurs, le jeune Geoffrey rivalise de ruse et d'astuce pour la conquérir. Quand Anne apprend que celui-ci va se marier avec une riche héritière, son rêve s'effondre. D'autant plus qu'elle est enceinte. Et que la perte prématurée du bébé va l'envoyer directement en enfer.

Dans l'Angleterre de Cromwell, Anne va découvrir à ses dépends le sort réservé aux femmes de mauvaises moeurs. Le drame vécu par cette jeune fille est poignant, et certains passages du roman sont criants de vérité et d'injustice. J'ai retenu mon souffle au moment de l'accouchement, puis lors du simulacre de procès, juste avant que ne tombe la terrible sentence : la condamnation à la peine de mort par pendaison. La scène de l'échafaud m'a prise aux tripes. Autres temps, autres moeurs... Inspiré d'une histoire vraie, ce récit est saisissant et dépeint avec moults détails le quotidien inhumain du petit personnel - à la limite de l'esclavage - et surtout celui des femmes, condamnées dès la naissance à subir le bon vouloir de la gente masculine. Heureusement, le jeune Robert fera preuve d'une humanité et d'une bonté sans borne, ce qui permettra de redorer le blason de cette société patriarcale à la logique implacable et insensible.

Comments

[Kira]

Lu et chroniqué chez moi aussi ^^

J'ai beaucoup aimé et j'ai été d'autant plus touchée que je savais que c'était une histoire vraie.

Et le roman a fini de me convaincre du talent de Mary Hooper.

[Smichkine]

je suis tentée...mais j'hésite..ça a l'air dur et je suis une âme sensible ;-)

[joy]

Je voulais déjà lire waterloo necropolis et maintenant je vais encore rajouter ce livre à ma (longue) liste de livres à lire. Mais vu que je lis très très lentement elle rallonge plus vite que la lumière...

[Mel]

Je note ça m'intrigue! (je me suis dit la même chose en lisant ta note sur Waterloo Necropolis; l'auteure a l'air très intéressant). Je rêve de retrouver LE livre qui va me prendre aux tripes et que je ne vais pas lacher jusqu'à ce que j'ai tourné la dernière page. Visiblement ça pourrait être celui ci!

[Aglibouly]

wouahhhh

j'imagine ( à peine) cette lecture

pfiouuu c'est en effet le genre de roman à prendre aux tripes et dont on se souvient pendant des mois ou années !!